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 set me free, leave me be → Niallán

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Cameron Roxon-Kennedy
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MessageSujet: set me free, leave me be → Niallán    set me free, leave me be →  Niallán  EmptySam 17 Nov - 23:39

Je n'ai pas du tout, mais alors pas du tout envie de me rendre à ce mariage. Je préférerai encore passer toute la journée enfermée chez moi à manger de la glace et à boire du thé, ou même aller travailler plutôt que de devoir endurer ça. La famille O'Leary en grande pompe m'accueillera sans doute avec un sourire jovial et aimable. Rien qu'à voir la tête de Julian que j'essaye pourtant d'éviter chaque jour que Dieu fait, je me doute déjà du fiasco de cette journée à venir. J'ai enfilé une robe droite et légèrement décolletée, des talons et un gilet noir basique. Ma tenue me vaudra sans doute une réflexion bien sentie - je ne porte plus de noir depuis des mois - et d'une façon ou d'une autre, il va bien falloir que je m'y prépare.
« Cameron, tu peux pas me faire ça, il faut que tu sois là ! » Emilie était une copine de fac de James. Très vite après notre rencontre, il me l'avait présentée comme sa meilleure amie et sa confidente de tous les jours, et nous nous étions entendues à merveille dès la première soirée. C'était naturel qu'elle me convie à son mariage, et étant donné les liens étroits avec la famille O'Leary, qu'elle les invite également. Mais quand j'ai téléphone pour décliner, avançant mes meilleurs arguments pour expliquer la situation, je ne me suis pris que des suppliques émues auxquelles j'ai été incapable de montrer une quelconque opposition. Maudite sois-je, comme dirait l'autre. Je soupire et ajuste mon gilet en prenant une pochette qui contient le kit de survie à une telle journée et enfile un imper gris qui me protégerait, si ce n'est de ma belle famille, au moins du vent.

Passé l'Eglise - nous marrions des catholiques - ou j'ai presque réussi à me planquer, nous reprenons les voitures pour nous diriger vers le golf club qui a été loué pour accueillir le vin d'honneur et la soirée. Je suis seule, comme j'ai l'habitude de l'être depuis un an maintenant. La date anniversaire a été particulièrement pénible à vivre mais les souvenirs s’apaisent finalement pour devenir moins vifs, moins agressifs. Quoi que croiser Julian tous les jours n'aide pas franchement au deuil. J'aurais pu le renvoyer, et la démarche aurait presque été légitime tant le harcèlement qu'il exerce sur moi est invivable, mais James aurait voulu que je garde son frère. Et Julian souffre, ça, je l'ai bien compris. Je pénètre donc seule la salle pour trouver ma table qui, Dieu soit loué, n'est pas celle de la clique O'Leary. Ils donnent, tous autant qu'ils sont, cette impression de famille sectaire un peu particulière et franchement terrifiante, dominée par la Marâtre qu'est Madame O'Leary. Je ne l'ai vu faiblir et montrer ses sentiments que lors de l'office du prêtre à l'enterrement de son fils. Sinon, tout ce qu'elle dégage, c'est une insupportable froideur et une insensibilité monstrueuse. La compassion, pour sûr, ne fait pas partie de son vocabulaire. Je ne suis à l'heure actuelle toujours pas intimement persuadée qu'elle n'ait jamais été une bonne mère pour ses enfants, en particulier pour James.

Quand on parle du loup, la chance pousse justement Madame O'Leary à venir à ma rencontre, un grand sourire très très hypocrite accroché aux lèvres. « Cameron chérie quelle incroyable surprise de vous apercevoir ici ! » Je soupire et roule légèrement des yeux, hochant doucement la tête en m'abstenant de tout commentaire d'égale mesure qui pourrait me venir. Je dois respecter la mère de mon défunt mari et me montrer plus intelligente qu'elle, voilà les enjeux. « Je ne savais pas que votre position sociale récemment acquise vous autorisait à faire la bringue aux mariages des amis de notre famille que de toute évidence vous ne connaissez pas... » Très bien, très bien, je note intérieurement d'appeler Emilie pour lui raconter que son mariage valait vraiment la peine d'être vu en restant toujours silencieuse. « Je vois en tout cas qu'en l'absence de mon fils à votre bras vous perdez nettement de votre insolence et de votre prestance, mais j'imagine que c'était le but de l'opération, briller un moment pour marquer les esprits et être reconnue lors de vos passages en solitaire ? » Je déglutis et me demande quand l'humiliation va cesser, serrant les dents aussi fort que possible. « Quoi qu'il en soit, si vous trouvez ça amusant de parader devant la vraie famille de James qui elle, essaye toujours de faire son deuil, la dignité devrait au moins vous dicter de faire preuve de délicatesse en restant chez vous pour jubiler sur tout ce que vous lui avez pris » Je me mords la lèvre et inspire pour rester calme et sereine et ne pas craquer devant Madame le tyran. « Vous avez terminé ? Pour la énième fois, j'aimais votre fils, et je n'ai jamais voulu tout ce qu'il a décidé de me laisser. Je ne parade pas, j'assiste au mariage de sa meilleure amie parce que c'est là qu'il aurait voulu que je me trouve. Et enfin, je vous signale à tout hasard que je fais mon deuil, moi aussi, et qu'il ne se passe pas un jour sans que je ne pense à lui ». J'hoche la tête deux fois, prends une grande inspiration et tourne les talons pour la planter là. Tiens le coup, tiens le coup, tiens le coup... Je me réfugie vers l'extérieur pour sortir prendre l'air, mais quelques pas à peine dans le gigantesque parc et je craque déjà. Mon coeur se serre atrocement, je me plie en deux, la main sur le coeur, et les larmes affluent dans un torrent violent qui me déclenche des hoquets. Je ne m'en sortirai jamais, jamais. Je sanglote et ne prends même pas la peine d'essuyer mes larmes, attendant juste de reprendre mes esprits pour quitter ce cauchemar le plus vite possible.
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